lundi 18 août 2008

Inexistante diplomatie Européenne

Le conflit et l’intervention Russe en Géorgie à propos de l’Ossétie et l’Abkhazie me font penser aux multiples agitations des années 30 en Europe.
On en connait les multiples scénarii. Pour qu’une grande puissance se donne une bonne conscience diplomatique lorsqu’elle agit de manière impérialiste, il lui faut pouvoir présenter la demande express d’un peuple à le libérer d’un soit disant oppression. Ajoutons à cela les enjeux des profits tirés du Gaz et nous avons tous les éléments d’une crise militaro diplomatique. Et comme l’histoire adore bégayer ; les européens se prennent à nouveau les pieds dans le tapis.
Le texte négocié par Nicolas Sarkozy n’est que la formalisation des attentes de la Russie à savoir la loi du plus fort, et la possibilité de discuter de tout, y compris de l’intégrité territoriale de la Géorgie !
Ici et là quelques voix se réjouissent que Nicolas Sarkozy aurait su tenir son rang et redonner une place à l’insaisissable diplomatie européenne.
Une place, mais quelle place ? D’abord nous assistons à une véritable cacophonie entre le Président Français et la Chancelière Allemande, ridiculisant l’UE. Mais surtout, parce qu’après le cessez-le-feu négocié mardi à Moscou et Tbilissi par Nicolas Sarkozy, les chars russes sont toujours déployés en plein cœur de la Géorgie et nous apprenons que la Russie aurait déployé plusieurs rampes de lancement de missiles tactiques SS-21 en Ossétie du Sud, mettant la capitale géorgienne Tbilissi à portée de leurs tirs.
Comme le rappellent de nombreux journalistes : "A l’ONU, où le Conseil de sécurité doit préparer une résolution, la Russie s’appuie maintenant sur le « plan Sarkozy » pour refuser toute mention de « l’intégrité territoriale » géorgienne". Inacceptable pour Angela Merkel qui a rappelé dimanche à Tbilissi « Le point de départ [pour régler la crise] doit être naturellement l’intégrité territoriale de la Géorgie » !
Belle diplomatie européenne !